Deux
fois. Ce deux, de deux fois, où deux n'est pas un nombre, parce que
le deux n'est pas un nombre. Deux fois. Prière d'insérer. Une fois
l'expression, pour en indiquer le lieu : <prière d'insérer
un dessin>. Puis une autre fois, où c'est le dessin qui reprend
sa place.
Ici.
<Prière d'insérer un dessin>. Lisière qui précède ce que
je pourrais dire, sous la forme d'une adresse, à toi, à vous. Dire
sans céder sur l'espace, avec un là, de présence, comme quiconque
dirait, ici, sans dire un mot, laissant à discrétion l'accès. Ici,
<prière d'insérer un dessin>.
Car
parfois il suffit d'indiquer cette place, les lieux d'un dessin.
Ces
pensées qui s'absentent de la voix pour laisser la place vacante.
Séjour. Je me souviens d'une soirée d'été mais comme on apprend
que cette chose est, mais n'arrive pas, ou le contraire. Comme un
corps dans la lumière est aussi ce plaisir. Soudain, on sait qu'on
pense, parce que le dire est prié d'attendre.
Ici,
<prière d'insérer un dessin>.
Au
trait. Rester au trait. Ainsi. Ces nuits où la méditation se fait
lente comme une pomme ou un abricot sur la table ; lente comme
la lune. C'est une sensation qui passe par le présent mais ne reste
pas. Et si elle reste c'est qu'on se souvient de Chardin.
La
matière même du monde se trouve suspendue. Le silence est ce qui se
produit en premier comme un verre sur la table et un abricot. La
matière même du monde se trouve interrompue. C'est une couche étale
qui dessine le passage du vent et les rebonds des galets.
La
tendresse qui tarde, le sais-tu, c'est elle. Elle est comme le
négatif d'une horloge.
La
journée. On peut reconnaître grâce aux couleurs, le portrait sans
que la forme y soit. Comme le paysage peut tenir lieu d'anagramme.
Des relais peuvent se faire ailleurs sans qu'on le sache. Un souvenir
peut se former, on s'en souvient par les couleurs et non par la
scène. Ça peut débuter avec un motif imposé, puis la suite venir
de l'imagination seule, qui traversant à chaque fois ce motif,
devient le penser, de ce même motif. L'abricot sur la table, est une
manifestation de la distance. On pourrait parler de peinture, mais
c'est ce parler-là qui s'absente, reste le silence de l'abricot.
Pensées
de loin <lonh>